
Olivier simonnet vous guide dans la fabrication de tambours chamanique
et vous explique:
Aujourd'hui, j'ai fait la synthèse de toutes mes expériences ,initiations,et formations depuis plus de 20 ans.
Je propose des stages de fabrication de tambours dans un esprit qui unie chamanisme,spiritualité et psychologie .
Ces rencontres durent 4 a 5 jours,offrant le temps necessaire pour permettre ce cheminemernt respectant ainsi le therme de tambour chamanique .
Attention,cette pratique ne remplace en aucun cas,un traitement medical ou un avis medical...
Il peut être un complement de bien être ou de détente pour la personne
Les fondements de ces rencontres :
l 'Accueil,la puissance de l intention ,l'Amour, la Beauté, la Bienveillance ,
l authenticité, l écoute, la connection avant l action, prendre le temps ,et grace a toutes ces attentions, faire de votre tambour un véritable tambour chamanique.
De ce fait, cette fabrication n'est pas seulement mécanique .
Elle est un processus alchimique au cours duquel chacun explore sa relation à lui même,
à ses polarités yin et yang ,
à sa relation aux mondes visible et invisible,
à toutes ses relations .
C'est l'occasion magnifique d'explorer ensemble, que les qualités humaines, plus ou moins, développées chez les hommes ou chez les femmes à travers l'histoire, sont communes et fondamentales en chacun,chacune.
Dés lors ,Vous vivrez de grand moment de compréhension pour plus de , fraternité,d unités .
La fabrication de tambour est donc un magnifique processus de développement personnel.
Votre tambour devient alors un véritable instrument thérapeutique,un véritable outil et allié de guérison pour vous et éventuellement pour les autres.
Tout au long de ce processus ,des cercles de paroles seront l’occasion de vivre des moments de partages, ou peuvent se traverser de grands moments de pacifications, de connections, de compréhensions.
Une véritable expérience, ou le temps s'arrête, ou chacun est pris en compte dans son rythme.
- La notion d’unité et d unification prend alors tout son sens
De plus, comme une cerise sur le gâteau, les tambours sont conçus à base de matériaux entièrement naturels, de la peau jusqu’à la fabrication de vos cordages.
Les personnes qui le souhaitent peuvent aussi me commander un tambour
Vous pourrez aussi faire l'acquisition d un tambour chamanique unique et personnalisé,
fabriqué entièrement par mes soins
Je vous joindrai une lettre qui explique tout le déroulement de la fabrication de votre tambour ; sensations,visions, évènements de la journée, conversations, tout ce qui explique ce a quoi ce tambour semble relié.
Ci -dessus Tambours chamaniques d'inspiration Amérindienne de cérémonie,
43 cm de diamètre et sa hauteur au proportion du nombre d or .
Chaque tambour est unique et préparé avec grand soin en reliance avec vous, l'esprit de l'animal, le végétal.
La peau des tambours est soit en cerf, en biche,en bison.
Ne pouvant pas toujours assurer les conditions dans lesquelles l'animal et le végétal ont été traités, je prends un temps, par un rituel simple de connection sensitif avec l animal pour tenter d apaiser toute empreinte de souffrance.
Vous souhaitez un tambour sur mesure ?
Je fabrique aussi des tambours géants de cérémonies de 60 a 90 cm de diamètres sur pieds, 6 a 8 personnes peuvent jouer ensemble sur ces tambours .
Une acquisition indispensable pour tous les thérapeutes chamaniques.
PROPOSITION DE DÉFINITIONS DU MOT SPIRITUALITÉ:
1. La spiritualité n'est pas un système religieux ou une philosophie culturelle. Elle est une fonction naturelle vivante de l'être humain. Elle est indépendante de toute croyance, religion ou dogme. Elle consiste à reconnaitre l'existence de notre Moi véritable, de notre ESSENCE, et à apprendre à nous laisser guider par elle. C'est donc la découverte d'une autre dimension de nous-même, une partie lumineuse, puissante et grandiose, qui ne demande qu'à être développée par l'expérience. Lorsque nous sommes en connexion avec elle, elle transforme notre état intérieur qui se caractérise alors par la joie et la liberté. Elle transforme aussi nos sensations corporelles, car elle agit comme une Source d'énergie et élève notre état vibratoire. Nous sommes invités à réaliser cet état en observant les jeux de l'égo, ses résistances, et en cultivant la confiance et le lâcher-prise. Des clés pratiques telles que l'observation de nos sentiments et la méditation sont suggérées.
2. Qualité de ce qui est de l'ordre de l'esprit (considéré comme un principe indépendant), de ce qui concerne l'esprit ou dont l'origine n'est pas matérielle.
3. Caractère de ce qui relève de l'esprit.
PROPOSITION DE DÉFINITIONS DU MOT CHAMANISME
1. Le chamanisme nous relie à la Nature, à notre être spirituel, et considère que tout est esprit nous permettant ainsi de rentrer en relation de manière plus proche avec tous les règnes .
Nos rapports deviennent de ce fait plus respectueux envers eux. Nous pourrions dire que nous ressentons d'avantage leur "médecine" ,nous accompagnant ainsi a pouvoir faire des ponts entre leur monde et le notre au service de plus d harmonie et d équilibre dans notre santé physique et mentale.
2Le Chamanisme moderne existe et pour plusieurs raisons ...
D'une part, le contact croissant entre les populations traditionnelles et l'Occident a mené les chamans à ouvrir les portes de leur travail : échanges entre personnes, entre thérapeutes, objet d'études approfondies ... Cela a induit sans aucun doute des modifications dans le comportement ancestral. D'autre part, beaucoup de ces populations sont en voie d'acculturation : jeunes qui partent vers les villes, arrivée massive de valeurs "occidentales", perte d'identité et des savoirs ancestraux, peu d'intérêt local pour le maintient de traditions .. Les chamans migrent eux aussi en ville, travaillent avec des étrangers curieux et friands de guérisons miracles, utilisent Internet, font payer leurs services. Aucun doute, c'est moderne !
Le Néo - Chamanique
On entend de plus en plus parler de néo-chamanisme. est issu de l'étude approfondie par des anthropologues, ethnologues thérapeutes, des techniques de reliance utilisés par les peuples ancestraux et la volonté de les préserver et les transmettre.
Le néo chamanisme, au lieu de copier les techniques millénaires et de "jouer aux indiens" va retirer des enseignements universels, communs à plusieurs cultures et les réduire à leur essence : comment se recentrer, comment récupérer l'énergie de son âme, comment trouver en soi les forces de la nature. Le développement du néo chamanisme part de la conviction que chaque personne possède en lui la capacité innée, ancestrale de rentrer en contact avec d'autre dimensions.
PROPOSITION DE DÉFINITION DU MOT tambour
Les tambours peuvent réaligner rapidement et puissamment l’énergie...
« Dans les cultures autochtones, les tambours sont considérés comme des objets « vivants » sacrés. On les croit doués d’âme et de conscience. ... chacun possède sa propre personnalité et inspire un sentiment très différent. Certains donnent une impression de réserve et de concentration, d’autres d’ouverture et d’exubérance. Lorsque je joue du tambour, j’ai parfois le sentiment que le temps s’arrête. J’ai l’impression de pouvoir retourner dans le passé et me propulser dans l’avenir. Les couleurs vibrent, la vie déborde des pores de ma peau et une énergie s’éveille à l’intérieur de moi, une énergie qui me fait penser aux anciennes promesses et aux bonheurs à venir. Que je tiens mon tambour entre les mains, je me sens chez moi. »
« Les tambours sont en quelque sorte les battements cardiaques de la Terre mère.Il est donc assez clair qu' il nous rappelle le battement du coeur de notre propre mère. Ils transportent l’Esprit de la vie. Selon un ancien dicton cherokee, « le soleil et la lune sont comme des baguettes de tambour qui jouent sur la surface de la terre ». Des temps anciens à l’époque actuelle, les habitants de toutes les parties du globe ont incorporé le tambour dans diverses célébrations. En raison de sa capacité à modifier et à synchroniser la conscience d’un groupe, le tambour a été employé dans une grande variété de manifestations culturelles. Il a conduit les guerriers à la bataille et amené les initiés dans un état de transe profonde. Aujourd’hui, il est utilisé tant dans le cadre des cérémonies religieuses que dans celui des activités profanes.
- Dans la plupart des cultures, le son percutant produit par un tambour ou par deux bâtons frappés l’un contre l’autre est utilisé pour dégager l’énergie. Il y a deux raisons à cet état de fait. Premièrement, on a constaté que les sons rythmés mettaient l utilisateur dans un état de conscience altéré. Le son agit littéralement sur les ondes cérébrales, ce qui a été amplement prouvé par la recherche scientifique. Les battements du tambour induisent chez le guérisseur un état de conscience altéré qui lui permet d’entrer en contact avec son intuition, avec la source" ou les esprits et ou ses ancêtres., celon les representations qu 'il se fait de ce monde.
Dans cet état de conscience autre, il peut aussi sentir l histoire d’une pièce ou d’un lieu.
- La deuxième raison pour laquelle l apprenti utilise des tambours pour dégager l’espace, c’est que la vibration produite par cet instrument est si puissante qu’elle provoque immédiatement des modifications de la circulation de l’énergie. Le tambour peut être aussi un outils pour invoquer, prier.....
Article de jacques mabit,une source profonde de compréhension et de mise en garde. merci.
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Chamanisme amazonien et monde occidental : entre
l’encouragement et la mise en garde. »
Par le Dr. Jacques Mabit.
La déferlante « chamanique »
Dans le petit havre de Haute-Amazonie où je réside depuis presque 25 ans, je vois déferler une vague croissante
d’occidentaux avides d’aborder les pratiques des médecines traditionnelles amazoniennes.
Ayant moi-même été un des initiateurs de ce mrciouvement, je ne peux m’empêcher d’hésiter entre la satisfaction
et l’épouvante face à cet engouement
pour ce qu’il est convenu de placer maintenant sous le vocable de « chamanisme », bien qu’inadéquat sur le plan
anthropologique.
La prise de conscience progressive des occidentaux de la grave carence de sacralité dans leur quotidien et
l’audace de certains les menant à l’autre bout du monde en quête d’un renouvellement de leur spiritualité me
semblent
porteuses d’espoir.
Dans le même temps, la capacité occidentale à transformer tout ce qu’elle touche en produit marchand, même la
spiritualité, a de quoi effrayer. On assiste actuellement à un débarquement massif de citoyens des pays du Nord
dans les recoins les plus isolés des forêts, des montagnes et des déserts du Pérou, et d’ailleurs, pour y dénicher le
« chaman » encore « vierge » qui les réconciliera avec eux-mêmes. Et voici que les choses se compliquent
singulièrement depuis que le mouvement s’est amorcé en sens inverse avec le déplacement de
« chamans » vers l’Europe, voir de blancs se présentant comme initiés et capables de se substituer aux maîtres
indigènes.
Lorsque se rencontrent un occidental et un chaman amazonien, même métis, ce ne sont pas que deux personnes
qui se croisent mais deux cultures qui se découvrent et éventuellement se confrontent. Chacun est porteur, le plus
souvent inconsciemment, des éléments culturels qui structurent son univers, sa pensée, ses comportements.
Si cela est déjà vrai quand aux règles de politesse et courtoisie du quotidien dès que l’on passe une frontière
géographique, qui plus est lorsqu’on prétend franchir les frontières des états de conscience. Cette ignorance
mutuelle du monde intérieur de l’autre, augmentée par l’illusion des apparences (bien des chamans sont vêtus à
l’occidental, portent une montre, écoutent la
radio…), autorise de multiples projections source de quiproquos permanents, des plus amusants aux plus
dangereux.
L’univers symbolique de référence des uns et des autres est totalement distinct, or c’est précisément cette grille
de lecture des vécus intérieurs qui sera mise en jeu lors des expériences chamaniques comme par exemple avec
la prise
d’ayahuasca. On risque fort donc, si notre voyageur occidental n’est pas un tant soit peu formé à la symbolique
de sa propre culture (ce qui est la règle), de le voir prendre des vessies pour des lanternes, des charlatans pour
des grands
maîtres et des visions personnelles pour des révélations universelles. Et la capacité d’auto-illusion est telle que
face à l’attente mise en jeu et aux investissements engagés sur une telle démarche, l’impétrant n’a cure qu’on le
mette en garde sur son ingénuité quand il croit entendre de son « maître » qu’il fait partie désormais des « initiés
».
La question se pose donc de comment aborder l’expérience chamanique pour un sujet occidental, de manière à
en tirer un réel bénéfice et à ne pas contribuer à la dégradation accélérée de ces pratiques dans les sociétés
traditionnelles. Au
risque de paraître simpliste dans un article court, je propose de donner quelques éléments-clés, à la manière d’un
guide de voyage, pour tenter de signaler les passerelles et les voies dangereuses ou sans issues.
Quand Monsieur Dupont rencontre un chaman indien Les pratiques chamaniques amazoniennes procèdent du
monde tribal régulé essentiellement par le mythe fondateur de la Justice. Pour un indien, son groupe ethnique
constitue son univers de référence. La vie se maintient par une régulation
des réciprocités avec le monde extérieur, celui de la forêt, des autres tribus et du monde invisible.
Le groupe est extrêmement structuré, avec des règles de vie précises et rigides, une hiérarchie incontestable, la
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survie du groupe ayant
priorité sur celle de l’individu. Tout phénomène « mauvais » est dû à un déséquilibre de ces relations avec «
l’autre » par agressions ou transgressions et doit être immédiatement rétabli par la réciprocité de l’agression ou la
sanction de la transgression (voir l’adage « OEil pour oeil, dent pour dent » des tribus juives). Il s’agit donc d’un
monde « guerrier » ou le chaman est avant tout un combattant à l’intérieur du monde invisible. Il se doit d’être
plus fort que son adversaire situé à l’extérieur (le chaman de l’autre tribu) et donc accumuler le plus d’armes
possibles.
Notre fond occidental greco-judéo-chrétien nous situe par contre dans un tout autre univers de référence ou c’est
le mythe de l’Amour qui est fondateur. C’est-à-dire que « l’autre » doit devenir un frère et non plus un
adversaire, le véritable
adversaire étant en nous-même.
Il ne nous est plus possible idéalement de projeter le mal sur l’autre, ce qui a conduit à faire émerger la notion de
l’individu, d’une intériorité où je dois prendre conscience de moi-même (individuation).
Quelle que soit l’agression qui puisse surgir de l’extérieur, elle me renvoie à ma façon de la gérer et donc à ma
propre conduite.
Je dois non pas me surarmer mais me dépouiller de mon égotisme, me désencombrer et aller vers le renoncement
de ma prétention à la toute-puissance. L’universalisation devient le champ de notre agir et de notre penser… ce
qui nous amène souvent à projeter sur « tout autre » notre mode d’être au monde et incite à la globalisation de
nos valeurs. L’individu est défini comme le but suprême de la société dans la constitution des pays occidentaux.
Ce fond psychique collectif, induit les occidentaux à projeter sur le chaman, leur idéal culturel du maître
dépouillé de lui même, en parfaite harmonie avec la nature, vivant dans l’amour et la paix.
L’occidental fantasme un indien libre dans une nature généreuse alors qu’il serait lui-même certainement
incapable de supporter les extrêmes contraintes sociales et hiérarchiques des groupes ethniques, la puissance
écrasante de la nature et l’emprise souvent menaçante du monde invisible.
Il croit voir dans le chaman un homme qui a fait un long travail sur lui-même et a vaincu ses démons intérieurs :
un mélange du « bon sauvage » de Rousseau et d’un « éveillé » oriental. Or un indien peut devenir un expert
dans le maniement des forces invisibles de la nature et de notre nature humaine, sans avoir fait le moindre travail
sur lui-même et essentiellement en ayant accumulé dans son corps les armes énergétiques nécessaires au combat
avec « l’autre ».
Autrement dit, on peut avoir à faire à un très grand sorcier : un homme puissant mais qui ne contrôle pas du tout
ses pulsions égotiques. C’est pourquoi la plupart des chamans sont précisément redoutés de leurs proches par ce
pouvoir de retournement agressif toujours possible.
Certains groupes ethniques ont fini par exercer un contrôle extrême sur leurs
chamans toujours susceptibles d’être éliminés en cas d’évènements suspects surgissant dans la tribu (décès,
maladies, malchance…). De nombreux jeunes indiens refusent précisément l’apprentissage chamanique, sachant
le très haut niveau d’exigence que cela suppose jusqu’à la mort et d’autant que cela les expose « à être haïs toute
leur vie ».
La fréquentation quotidienne des guérisseurs amazoniens montre un univers permanent de guerres intestines, de
projections agressives, d’actions belliqueuses efficientes dans l’invisible.
La dimension « sorcière » prend plus ou moins d’importance mais est rarement épurée chez les guérisseurs
contemporains. Notre candide occidental s’avance ingénument au milieu d’un champ de bataille où il est facile
de prendre un « dard » perdu ! Face à ce monde de sorcellerie extrêmement active, bien des occidentaux se
croient prémunis du fait « qu’ils n’y croient pas ». Ils riraient cependant si un indien leur disait être prémuni d’un
virus ou d’une bactérie parce qu’il n’y croit pas. Sans doute le fait de croire, dans un contexte comme dans
l’autre (placebo, suggestion..), facilite l’emprise mais sa négation ne constitue certainement pas une garantie de
protection absolue.
Ces affirmations tendent à déranger l’ambiance d’un New Age gentillet où l’on voudrait croire que « tout le
monde il est beau, tout le monde il est gentil ». A ce titre, ces observations de terrain sont souvent rejetées avant
même d’être
considérées.
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L’angle aveugle du cerveau droit
De même que les occidentaux ont développé de façon extraordinaire les fonctions psychiques du cerveau
gauche, les groupes ethniques amazoniens sont des experts dans le maniement des fonctions psychiques du
cerveau droit qui chez nous est sous-employé. On peut comparer l’ignorance des occidentaux en la matière du
même degré réciproque d’ignorance de la physique quantique ou de la philosophie germanique d’un indien
moyen amazonien. Voilà un grand
chaman qui démontre que son art est d’une efficacité extraordinaire mais qui est incapable de le mettre en mot
dans un style explicatif linéaire.
Aussi entraîné que soit son cerveau droit, cela ne lui donne pas automatiquement accès à la logique discursive
rationnelle. A l’inverse, qui ne connaît un grand savant occidental compris seulement de quelques
collègues de sa discipline à travers le monde mais qui est parfaitement incapable de gérer sa vie symbolique,
émotionnelle, d’interpréter ses rêves, d’exposer analogiquement son savoir ou de comprendre une métaphore ?
Les chamans ont développé des techniques très sophistiquées de maîtrise des énergies qui peuvent aller de
processus de matérialisation-dématérialisation, de maîtrise de l’humeur des sujets, d’induction de pensée par les
rêves, etc. Ces fonctions qui échappent à notre formation occidentale intègrent alors l’espace inconscient de
notre psyché.
Leur manipulation est d’autant plus efficaces sur nous que nous en ignorons l’existence. Ainsi, il existe un art de
la séduction extrêmement développé qui consiste à associer inconsciemment dans l’esprit d’un sujet une
sensation très plaisante avec une personne précise (ou l’inverse). Les circuits neurologiques du plaisir sont
manipulés par le chaman à l’aide de stimuli olfactifs, sonores ou gestuels subliminaux qui vont induire chez le
sujet une empathie extraordinaire envers la personne choisie.
Ces techniques, comme les fameux philtres d’amour, servent surtout à attirer la personne désirée à des fins
sexuelles. Mais cette empathie induite peut permettre de soutirer à la personne visée tout autre avantage. Dans
leur
ignorance de ces pratiques et leur arrogance de pouvoir, les occidentaux sous-estiment considérablement ces
pouvoirs occultes et en sont donc les victimes parfaites.
Pièges et quiproquos : élargissement de la conscience ou inflation de l’ego ?
Le quiproquo s’établit aussi souvent sur la finalité de la démarche chamanique. Si tout le monde admet que l’être
est un, cependant l’occidental part de sa tête et l’indien de son corps. Tandis que le sujet autochtone cherche
avant tout la
purification de son corps pour accéder au bien-être, l’occidental souhaite avant tout « voir » pour se sentir bien.
L’occidental veut comprendre avec sa tête afin de satisfaire son inquiétude et trouver la paix qui est d’abord une
paix de son mental agité. Pour un habitant de l’Amazonie, son angoisse essentielle concerne son équilibre avec la
nature et le
monde invisible, sa capacité de travail physique pour maintenir son auto-suffisance. Si son corps est purifié, il
sait qu’alors sa tête aussi fonctionnera mieux, il aura des rêves, les esprits s’approcheront…
Quand un sujet prend l’ayahuasca, le chaman lui demande s’il a vomi car la purgation physique signe en quelque
sorte le succès de la prise. Pour l’occidental, c’est l’absence de vision qui est génératrice de frustration car c’est
essentiellement ce qu’il en attend. Nous fonctionnons dans un monde de l’image, du reflet, des écrans…
Par ailleurs, sauf pour le chaman, la prise d’ayahuasca était relativement rare dans la plupart des groupes
ethnique et elle
était en général très secondaire par rapport à l’ingestion des préparations végétales purgatives. Ces dernières sont
considérées comme indispensables pour équilibrer la prise d’ayahuasca et les jeunes indigènes y ont
systématiquement
accès… mais ne prendront pas toujours l’ayahuasca, loin s’en faut. La prise répétée et fréquente d’ayahuasca
sans autre
ingestion de plante demeure un non-sens aux yeux des indigènes et revêt un certain danger.
Les pièges sont donc multiples dans l’approche du chamanisme amazonien par un occidental car les quiproquos
peuvent induire à des comportements erronés. Même dans un contexte idéal et avec un chaman tout à fait
correct, l’absence de préparation à l’entrée dans l’univers symbolique peut engendrer de sérieux problèmes. En effet, les images qui surviennent, comme dans les rêves, requièrent un degré d’interprétation et ensuite de métabolisation consciente.
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Pour l’indien au sein de sa tribu, le bagage culturel transmis depuis son enfance lui fournit un grille de lecture sur
les expériences chamaniques. Il possède une cosmogonie, des interprétations collectives, des légendes, des
mythes, des
histoires familiales ou claniques qui lui permettent automatiquement de situer son vécu et lui donner cohérence
par rapport à lui-même et son univers de référence.
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Par contre, l’appauvrissement symbolique de l’éducation rationnelle occidentale, le réductionnisme du mythescientifique et la désacralisation des pratiques cultuelles, produisent des citoyens dépourvus de repères clairs du
monde intérieur aussi bien que de toute dimension transcendante. La disparition des rites de passage« fabrique »
en masse des adultes qui ne sont pas nés psychiquement et demeurent enfermés dans un monde maternant
d’où les fonctions psychiques masculines sont exclues et deviennent inaccessibles.
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L’ego avec sa prétention à la toute puissance se saisit immédiatement des expériences chamaniques pour se lesapproprier : l’élargissement de la
conscience, se transforme alors une inflation de l’ego. Le sujet prend une indication personnelle comme la
révélation d’une mission divine unique. Combien d’occidentaux qui prennent l’ayahuasca et visualisent l’énergie
dans leurs mains croient immédiatement qu’ils sont appelés à devenir guérisseur ou même l’étaient déjà sans le
savoir ?
Vous avez dit « pensée magique » ? Mais c’est magique !
Chez l’occidental, les processus de réification sont une tentation permanente car ils permettent en quelque sorte
de «chosifier » ce qui est d’ordre symbolique et ainsi d’en écarter la dimension du sens quand ce dernier est
gênant.
Ainsi, l’intentionnalité joue un rôle essentiel dans toute expérience chamanique et elle se traduit entre autre par
la forme rituelle qui est précise et rigoureuse. Mais très vite, les occidentaux qui ont « découvert » les pratiques
chamaniques ont cru pouvoir en garder les substances psychoactives et se « libérer » des formes rituelles.
C’est ainsi que les initiateurs du mouvement psychédélique des années soixante ont lancé toute une génération
dans la drogue. A l’inverse, les occidentaux vont tenter de placer sur un terrain appelé « symbolique » mais en
fait virtuel, les données pragmatiques qui ne coïncident pas avec leurs a priori. Le symbolisme s’est chez nous
tellement vidé de sa substance qu’il n’a plus aucune fonction opératoire et s’est transformé en une reflet de la
virtualité informatique.
Par exemple, bien des féministes se sentent reléguées par le fait que selon les guérisseurs une femme ne peut pas
prendre l’ayahuasca quand elle a ses
règles et souhaitent interpréter cette donnée comme un vestige machiste de tribus primitives ou bien à travers une
lecture psychanalytique autour de la question du désir.
Donc elles tendront à transgresser une recommandation très importante qui concerne très concrètement le fait
que les émanations du sang menstruel sont toxiques sur le plan énergétique, ce qui peut être facilement
démontré. C’est aussi de cette façon que les blancs mentalisés à l’extrême voient de la « magie » (la fameuse
pensée « pré-logique magico-religieuse » chère à l’anthropologie) où les indiens ne considèrent que des
mécanismes concrets et vérifiables de transferts énergétiques. Qui est sous l’emprise de la « pensée magique » ?
Et il y aurait encore bien des éléments culturels à développer qui caractérisent le monde tribal et peuvent être
source d’incompréhension entre indiens et occidentaux. La franchise occidentale sera perçu presque toujours
comme une
agression par un indien dont l’impossibilité culturelle à dire « non » sera vue comme une hypocrisie par le
visiteur occidental.
Comment faire comprendre en peu de mots que l’amitié entre un homme et une femme n’existe pas dans le
contexte tribal ? Une européenne bien intentionnée qui accepte aimablement un geste d’un indien lui signifie en
fait qu’elle
est disponible sexuellement.
On comprend donc qu’autant de malentendus sur l’intention, l’objectif, la forme rituelle, la lecture symbolique,
les relations humaines, les règles de courtoisie, etc. compliquent de façon extraordinaire l’abord du chamanisme
et l’ingénuité n’y est pas de mise. Et si par commodité de langage nous avons parlé « d’indien », il faut rappeler
que cette imprégnation culturelle demeure de nos jours jusque dans les grandes villes sud-américaines et chez des personnes tout à fait métissées culturellement.
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Les portes de la réconciliatio
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Nous croyons cependant que cette rencontre est possible et peut être réciproquement fructueuse si elle est entourée des précautions nécessaires et adopte un rythme tranquille. Ce qui n’est pas généralement le cas. Le chamanisme requiert une longue formation que peu d’occidentaux sont réellement prêts à suivre vu ses exigences et sa durée (des années à temps plein). On se trouve là face à une question de vocation. Dire que « chacun possède un chaman à l’intérieur de soi »nous paraît au mieux une boutade et au pire un mensonge. Les vocations sont rares et il y a également peu de personnes qui ont un « Mozart ou un Modigliani à l’intérieur de soi ».A l’heure où pour devenir un ouvrier spécialisé il faut des années de formation, on est surpris de voir qu’on peut devenir chaman et maîtriser les états de conscience en quelques weekend de formation en forêt de Fontainebleau.De nombreux stages dits chamaniques proposés dans le contexte New age font appel en réalité à des techniques de relaxation, de rêve éveillé, d’induction hypnotique, etc. qui n’ont de chamanique que le nom. Le chamanisme engage le corps d’une façon extrême (jeûnes, abstinence sexuelle,exclusions alimentaires,isolements prolongés, etc.), conduit aux frontières de la résistance psychique en particulier avec les états de conscience modifiée, aborde des phénomènes paranormaux et parapsychique déroutants et parfois très déstabilisants, ouvre les portes à des dimensions transcendantes inconnues. Autant dire que l’apprentissage chamanique comporte une dose importante de souffrance et de sacrifice.On est loin des confortables propositions de formation chamanique light à domicile, sans souffrance (l’horrible invention judéo-chrétienne) où il suffit d’avoir un compagnon et un tambour pour se transformer réciproquement en chaman et trouver son animal-totem…L’initiation est un processus lent et long qui demande l’intégration des expériences à divers niveaux (physique,psychique,émotionnel, spirituel) et pour lequel un occidental ne peut faire l’impasse sur sa propre culture. Plutôt qu’une fuite vers un autre monde, il s’agit de réintégrer ses propres racines et se réconcilier avec soi-même et se« ancêtres », ce qui, chez un occidental, signifie se réapproprier également son fondement culturel judéo-chrétien.Le détour par une culture ancestrale peut s’avérer judicieux pour un occidental à la condition qu’il se prépare à revenir « à la maison ». L’acquisition préalable ou simultanée d’une formation à la relation d’aide ou bien à une profession qui inclut une dimension thérapeutique me paraît essentielle.L’expérience chamanique doit se préparer avant, se conduire ensuite au sein d’un dispositif symbolique decontention et enfin être suivie d’étapes ultérieures d’intégration du vécu. Elle requiert donc un espace spécifique.A ces conditions, l’Esprit qui souffle où il veut et quand il veut, pourra inspirer des vocations thérapeutiques qui s’enracinent dans des cultures différentes mais qui parlent de l’Homme éternel.Remerciement au Dr. Jacques Mabit pour cet article.
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